Enfin.
Des excuses très longues et accompagnés de pirouettes aux lectrices (et lecteurs) qui se demandaient si quelque chose d'horrible nous empêchait d'écrire. Nous revoici donc après un petit périple à l'extérieur du pays. On est revenu sains et saufs. Et parce qu'on s'ennuyait trop de cet hiver de con qui n'en finit plus au Québec. Non mais, puisqu'on a la chance de vivre quelque chose d'historique...
Aussi, je suis en déni. (Ma blonde le sait, on ne s'inquiète pas.)
Pour ceux qui viennent de se joindre à nous, je vous explique. Après plus de deux ans d'efforts inutiles côté procréation, ma blonde et moi vivons quelque chose de majeur. On avait des embryons congelés. On les a fait transférer. Et boum: elle a des symptômes assez violents comme des nausées, une sensibilité extrême aux odeurs, des appétits variables, des coups de fatigue soudains. Nous sommes allés à la Clinique pour une échographie la semaine dernière. Pas un, mais DEUX coeurs qui battent. On voit tout ça à l'écran. J'étais ému, c'est le moins qu'on puisse dire.Des excuses très longues et accompagnés de pirouettes aux lectrices (et lecteurs) qui se demandaient si quelque chose d'horrible nous empêchait d'écrire. Nous revoici donc après un petit périple à l'extérieur du pays. On est revenu sains et saufs. Et parce qu'on s'ennuyait trop de cet hiver de con qui n'en finit plus au Québec. Non mais, puisqu'on a la chance de vivre quelque chose d'historique...
Aussi, je suis en déni. (Ma blonde le sait, on ne s'inquiète pas.)
Pour des êtres humains normalement constitués -- c'est à dire un groupe de gens dont je ne fais probablement pas partie --, ces choses seraient plus que suffisantes pour conduire à une conclusion simple, évidente et claire: elle est enceinte.
Mais voyez-vous, mon cerveau -- un cerveau de gars, on s'entend, donc limité dans ses capacités d'abstraction -- ne fonctionne pas comme ça. Je fonctionne un peu sous l'ancien régime. J'ai besoin d'un ventre. Un gros ventre qui gonfle. Ce qui n'est pas le cas pour l'instant.
"Je comprends pas. Pourtant, t'as vu toutes les étapes, et là, tu me vois dans mon état. Je penserais pas que tu serais comme ça", viens de me dire ma blonde au moment de se faire border. Elle est exténuée. Et puisque je voulais faire une entrée sur le blogue, me voici.
Étrangement, j'ai déjà vécu une forme de déni mais c'était au DÉBUT de toute cette histoire, au moment du diagnostic. Le choc était si gros que la trame narrative des semaines qui filent avait soudainement quelque chose d'irréel. Comme un coup de poing au ventre qui nous fait perdre la notion du temps et du concret.
Mais pas de doute, des symptômes, il y en a. Les désirs de bouffe qui changent d'une demi-heure à l'autre, par exemple. Difficile à suivre, surtout quand on prépare quelque chose de précis pour le souper. Je m'ajuste en conséquence.
Hier soir, mon beau-père a profité d'un mini-moment seul avec moi dans la cuisine pour me glisser un conseil. C'était à la blague, bien sûr, mais impossible de penser qu'il n'y avait pas aussi une tranche de sérieux. "À partir de maintenant et pendant sept mois", m'a-t-il dit, "tu dis toujours oui".