jeudi 14 février 2008

De partout

Lorsqu'on dit que l'infertilité se vit partout, c'est au littéral: vous venez littéralement des quatre coins du monde pour lire mon site, lequel, soit dit en passant, est déjà en nomination pour le prix Spermo de l'Institut masculin de New York, catégorie "meilleure description d'un dépôt". (Ma blonde ne la trouve pas drôle. C'est à qui, le blogue?)

Blague à part, vous êtes de partout. Du Québec un peu, de France beaucoup, mais parfois des États-Unis, de la Suisse ou des Pays-Bas. Outre le cumul de statistiques élémentaires sur le taux de fréquentation, le site permet d'identifier la région d'où arrivent les lecteurs.

Tenez, depuis le tout début du blogue, les Français(es) vous êtes plusieurs de Lyon, vous et vos brasseries que je rêve de voir un jour. Vous êtes aussi de Paris, où ma blonde et moi retournerions deux fois par année pour le reste de nos jours si nous le pouvions, pour cuver un Saint-Émilion sur la Place des Vosges. De Provins, qu'on a visité il y a quelques années et trouvé ça charmant. De Vanves. Tiens, connaissais pas Vanves.

Cliquez sur la carte:

















Les Québécois(es), vous êtes de Montréal, d'Outremont (je sais, je sais, c'est pas une ville, mais bon), de St-Romuald, de Thetford Mines, de Greenfield Park, de Sainte-Foy. J'en oublie sûrement. D'Acadie aussi, Moncton!

Ce qui m'amène à la réflexion suivante: si l'infertilité est un problème si répandu, pourquoi est-il si difficile d'en parler?

Prenez, par exemple, tous ces amis que vous avez perdu en cours de route. Tous ces mois où vous essayiez de faire concorder la seconde précise de votre ovulation avec un certain travail, heu, disons, physique de votre homme, ben vos amis, eux, y faisaient des bébés. Plusieurs, plusieurs bébés. Juste comme ça, on arrête la pilule et hop la vie!, pouf ça pleure 9 mois plus tard. Sortez les cadeaux!

"On ne dort plus, c'est fou!", qu'y vous racontent. Et ça parle de caca. Et ça parle de pipi. Et ça parle de petits boutons. "A-t-il fait son rot?", qu'on entend entre deux discussions sur le dernier album de Chose Truc et la politique étrangère. Et là, vos soupers d'amis bien arrosés qui se terminaient avec un départ en taxi à 1h du matin, ben y se terminent à 14h parce que devinez quoi: vos soupers, c'est désormais des brunchs. Sans alcool. Parce que celles qui n'ont pas encore de bébé dans le monde extérieur en traînent un dans le ventre. Sauf ma blonde. Et vous, mademoiselle qui lisez ce blogue.

Alors ces amis, donc, avec leurs enfants. Parfois, l'éloignement commence avant même la naissance. En fait, à partir du jour où la fille vous annonce qu'elle est enceinte. À partir de ce jour-là, ben disons qu'il y a un malaise, non? Attachez-vous, le malaise en a encore pour PLUSIEURS MOIS à grossir, pour vous rappeler à chaque fois que vos p'tites baises les jambes en l'air pour bien que ça reste en place, ben ces baises-là, ça ne fonctionne pas, Monsieur l'Étalon.

Le malaise perdure jusqu'au jour où il disparaît, tout simplement parce que le couple d'amis, lui aussi, disparaît. Il est dans sa bulle, le couple. Remarquez, on le comprend. Qui ne serait pas complètement absorbé par l'arrivée d'un enfant?

La question, la vraie, est celle-ci: lesquels de ces amis décideront un jour de s'intéresser à votre souffrance? Ça nous est arrivé. Et c'est très, très touchant.

P.s.: chère lectrice aveuglée par les couleurs du site, j'espère que c'est mieux maintenant...

Mise à jour du lendemain: deux lectrices me rappellent que l'éloignement entre les procréateurs et les infertiles est souvent dû aux infertiles eux-mêmes. Vous avez entièrement raison. En vous lisant, je m'étonne de ne même pas avoir inclus ce point dans le post!

7 commentaires:

Impacienza a dit...

Et merde (désolée), tu viens de m'arracher une larme. Il est vraiment temps que ça s'arrête cette saloperie d'infertilité...
Qu'on soit bientôt dans notre bulle...

J'analysais justement il y a quelques jours la situation... On a un couple d'amis qu'on voyait très souvent. Et bien depuis qu'ils ont eu un bébé... Que dis-je ? En fait, depuis qu'elle est enceinte, on ne les voit plus... Sont-ils dans leur bulle ?
En fait, je crois que non. Ce n'est pas d'eux que ça vient, mais de nous. C'est nous qui nous sommes éloignés d'eux. Histoire de ne pas revevoir en pleine tronche leur bonheur, qui cruellement nous rappelle nos échecs...
En fait, on a fait ça à chaque fois. Pour chacun des couples nouvellement parents...
J'ai longtemps cru que c'était eux qui prenaient des distances... trop obnubilés par leur nouveau bonheur... Tsss tsss tsss ! C'est pas eux, c'est nous !

laetitia a dit...

Je suis d'accord avec impacienza. C'est nous qui prenons de la distance. Car quand on les voit (ba oui quand même un peu) ça fait mal.
Bon ils demandent bien où on en est mais ne sachant que dire, ça ressort les "banalités" maintes fois entendues: "ça va venir", vous y pensez trop",...

Sinon, comment tu fais pour voir les statistiques de ceux qui viennent voir ton blog? Car je viens d'en commencer un (grâce à toi!) mais j'ai pas trouvé comment faire??
Merci
http://notrenviedebebe.blogspot.com/

Histoiredungars a dit...

Je suis d'accord...

Frimousse a dit...

Trop dure de voir ses amies avec une crevette dans le bidon, mois je suis passée par la case soeur, cousine et collègues de travail qui tombées à la pelle enceintes...et moi la 3ème fille de la famille incapable de faire un autre enfant alors que mes soeurs stop la pillule et hop ça marche...la vie est injuste...je suis heureuse d'avoir neveu et nièces mais dure d'attendre + de 3 ans sans enfanter.. c'est la vie de toute façon on ne pourra rien changer à part faire avancer la médecine... vivement pleins de bébés sur ce blog !!!!

Cathy a dit...

Je suis complètement d'accord avec vous les filles!

Perso, ma belle-soeur, ma meilleure amis et une collègue de travail sont tombées enceinte et ont accouchées pratiquement en même temps. Du coup, j'aime mieux pas trop les voir...

En passant, super ton blogue!!!

Unknown a dit...

je suis d'accord aussi j'ai une amie qui viens d'accoucher, on avais pris nos distance durant tout le temps de la grossesse (trop dur) maintenant que bb est la on a repris contact et on les a même invité a manger mais sans bb. On leur a expliqué que pour nous ct trop difficile, ben quand on explique les choses carrément au gens ils comprennent et ils sont même ravi de nous revoir, et moi je suis bien soulagée!!
Au passage super ton blog, même mon homme le lit.

Céline a dit...

Ben non, moi je ne suis pas d'accord !
D'abord, personne ne sait autour de moi qu'on fait des essais, donc là-dessus, "ils" (les couples qui arrivent à enfanter, eux...) ne sont pas gênés avec leurs enfants puisqu'ils ne savent pas qu'on essaye désespérement.
Ensuite, moi, ce qui me révolte, c'est de voir des filles qui s'en foutent et qui tombent enceinte, qui continuent de fumer, qui gueulent et tapent leurs gamins (pareil pour les gars qui vont avec ces filles...), ou alors ceux qui effectivement vous regardent de leur nouvelle hauteur de parents...
Oui, ça, ça m'énerve.
Mais sinon, les ventres qui s'arrondissent dans mon entourage, surtout quand ce sont des personnes que j'aime, et bien moi, ça me fait plaisir, et ça me met beaucoup de baume au coeur !
Et donc MOI, je suis ravie quand je vais chez des amis qui ont des enfants.
Et pour autant, ils s'éloignent quand même, parce qu'on n'a plus tout à fait les mêmes centres d'intérêt, et que beaucoup, finalement, se sentent investis d'une espèce d'aura inqualifiable, et souvent, ils te parlent comme à une attardée, et vas-y que ça enchaîne les "tu verras, toi aussi quand tu auras des gamins, tu feras comme ci" ou "ouais, mais tu n'en sais rien, tu n'as pas vécu ça", ou "désolé de saouler avec nos histoires de rots, de caca (quand on est à table), de biberons, mais juste ça, et après on passe à quelque chose qui vous intéresse aussi", l'air de dire que ben ouais, nous, on est limités sur les sujets de conversations puisqu'on ne peut pas parler de rots et de caca à table...

Alors NON, je ne suis pas d'accord, les couples qui font des enfants (la plupart en tout cas !!!) finissent par voir d'autres couples qui ont des enfants, et par voir beaucoup moins ceux qui n'en ont pas !

C'est un peu comme pour les vacances : c'est bien de partir entre amis, mais vous en voyez beaucoup, vous, des couples avec enfants qui vont en vacances avec des couples sans enfants ?